L’Algérie est le cinquième consommateur des sacs en plastique dans le monde avec près de 7 milliards de sacs utilisés annuellement, au moment où le plastique représente, faute d’une industrie de recyclage, 60 à 80% des déchets déversés dans le milieu marin national, a indiqué mardi à Alger un professionnel de ce secteur.
Intervenant lors d’une journée d’information organisée par la Chambre Algéro-Allemande de Commerce et d’Industrie (AHK Algérie) sur le salon mondial du plastique et du caoutchouc « K2019 », qui aura lieu à Düsseldorf (Allemagne) du 16 au 23 octobre 2019, le secrétaire général de l’Association des fabricants de tubes plastiques (AFTP), Ahmed Chouki Bouziani a pointé du doigt l’absence d’une industrie de recyclage en Algérie, ce qui fait perdre au pays, selon lui, plusieurs milliards de dinars annuellement.
« Le manque du recyclage nous fait perdre au moins 8 milliards DA/an, sachant que l’Algérie est le cinquième consommateur mondial de sacs en plastique, après les Etats-Unis d’Amérique, le Maroc, la France et l’Australie, avec 6,5 à 7 milliards de sacs par an », a-t-il souligné.
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De ce fait, « le moyen le moins coûteux et le plus facile de se désencombrer de ces déchets reste le largage dans la nature ou en mer », a-t-il regretté.
Pourtant, plusieurs procédés simples, tels que le broyage, la fonte, l’extrusion ou encore l’injection permettent de recycler ces produits en Algérie pour obtenir de nouveaux matériaux (isolants, briques de construction, dalles, tuiles ou encore du mobilier ), a noté ce professionnel.
En 2018, l’Algérie, un grand producteur de pétrole et de gaz, a importé pour près de deux (2) milliards de dollars de matières plastiques sous forme primaire, soit 95% des besoins nationaux. Elle est ainsi le deuxième importateur de ces matières en Afrique et au Moyen-Orient.
Les deux principaux fournisseurs de ces matières premières sont l’Arabie Saoudite et la Chine
« On se réjouit lorsque les prix du pétrole augmentent mais on n’oublie que nous n’avons pas une industrie de transformation et que toute hausse de brut, fait certes rentrer des devises au pays, mais nous fait perdre également des devises, en important des produits pétroliers transformés, a-t-il encore regretté.
Les importations de « technologie plastique » sont également en forte augmentation. L’Algérie est le premier importateur de cette technologie en Afrique et le deuxième au Moyen-Orient depuis 2017 avec un montant de 185 millions d’euros/an.
Les principaux fournisseurs de l’Algérie en la matière sont la Chine, l’Italie, l’Allemagne, la France, le Canada, la Suisse, le Luxembourg, l’Autriche, l’Espagne et la Turquie.
Au cours des dix dernières années, la consommation par personne du plastique en Algérie a augmenté d’environ 9% par an passant de 10 kg en 2007 à 23,1 kg en 2017. Elle devra atteindre 25,8 kg en 2020.
Près de 60% de cette consommation est représentée par l’emballage, 20% par la construction et le reste par diverses industries.
Parallèlement à la hausse des importations, l’industrie plastique algérienne, boostée par l’assemblage automobile local, connaît par ailleurs la plus forte croissance sur le continent africain, selon le même expert.
Source:
http://bourse-dz.com