La préservation du paysage, sa mise en valeur et la création des espaces verts est l’un des objectifs importants de développement durable, c’est pourquoi le paysage est devenu aujourd’hui une composante essentielle dans les projets d’aménagement urbain. L’aménagement des espaces paysagers ou bien des espaces verts est un travail de requalification sanitaire et esthétique du sol en vue de lui donner une valeur et répondre aux besoins de la société. Il exige beaucoup de compétences d’ordre technique, juridique, administratif et scientifique mais également des aptitudes artistiques et du gout, car ce type d’aménagement nécessite aussi des paysagistes dotés d’une sensibilité envers la nature, l’art et l’esthétisme.
Bien que les villes algériennes témoignent d’un manque considérable des espaces verts, ces derniers subissent de problème autre que l’absence de maintenance et de l’entretien, c’est le manque d’esthétisme. D’après nos constats que nous avons effectués lors de nos visites multiples de découverte de villes algériennes, nous avons conclu que l’aménagement des espaces verts connait un véritable problème du gout, cette minorité des espaces qualifiés de verts sont très loin pour répondre et remplir le rôle esthétique que les acteurs de la conception souvent négligent.
Malgré que les éléments et les espaces verts participent pleinement à la qualité d’aménagement urbain, ces espaces malheureusement sont faits d’une qualité diminue. A partir de notre expérience internationale, la conception des espaces verts ne se fait pas seulement en terme quantitatif (nombre d’arbres, surface, coefficient de végétalisation etc.) mais également en terme qualitatif. Un aménagement des espaces paysagers en Europe par exemple, est un travail riche en décoration.
En outre que certains espaces verts sont faits avec des éléments artificiels verts comme réponse aux contraintes du temps, car la durée qu’exige un espace vert naturel pour se développer est bien plus longue qu’une disposition des éléments fabriqués faite à la vitesse de l’éclair. Alors qu’il s’agit de la création d’un micro écosystème vert et naturel, un petit habitat pouvant abriter la faune et la flore dans le but d’enrichir et de créer une biodiversité urbaine.
C’est ainsi que beaucoup d’espaces verts urbains se contredisent avec leur caractère public par le fait de la présence remarquable d’une clôture en béton qui limite la continuité visuelle et le contact des piétonniers avec la nature. Tandis que la végétation elle-même peut former une clôture naturelle de l’espace sans besoin de recourir au béton et des éléments artificialisés assez compactes et massifs.
Cependant, l’aménagement vert en Algérie est souvent associé aux travaux de plantation, alors qu’il devrait mener à la création d’un paysage qui illustre les caractéristiques physiques de site d’intervention, son relief, sa forme, type de climat etc., un paysage qui reflète l’identité du contexte et s’approprie avec les spécificités climatiques de la région. Qui illustre les marques de l’activité humaine, la perception visuelle et le ressenti des ambiances pour enrichir l’expérience sensorielle de l’usager.
Nous pouvons ajouter que le choix des végétaux est souvent fait comme réponse aux contraintes financières alors que la création d’un espace vert est tout d’abord une création des ambiances impliquant de faire référence à un milieu naturel symbolique. Nous justifions ces failles par le fait que, l’opération d’aménagement vert est souvent faite par des organismes publics tels que les directions d’environnement, les communes, direction de sauvegarde des forets, les entreprises ou bien des maitres d’ouvrage privés, l’ensemble de ces acteurs manque des professionnels spécialisés dans la formation et la composition des espaces verts de qualité et le manque des moyens et des plans stratégiques.
Comme conclusion, nous pouvons déduire que les espaces verts urbains en Algérie ne sont pas le résultat d’une conception des jardins et une création d’ambiance à ressentir, mais ce n’est qu’un travail de plantation qui engendre des espaces sans âme, sans esthétisme.
Par : Fatma Zohra HADAGHA
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Source:
Charlot-Valideu, Outrequin (2009), l’urbanisme durable, Le moniteur, livre, paris.
Frédérique, Marc Tanguy (1981) La composition des espaces verts et choix des végétaux, Baillière, livre, Paris.
Agence régionale de l’environnement de haute Normandie (2008), Jardins, parcs, espaces verts, Rouen.
Abbaoui, Azizi (2009), De l’arbre à l’idée architecturale, livre, office de publications universitaires, Algérie.
Guide et études d’impact (2006) Guide technique de la démarche paysagère, Provence d’Alpes côte d’Azur, France.
