Ramsar, ce nom un peu curieux mais devenu célèbre est celui d’une ville iranienne au sud de la mer Caspienne. C’est là que le 2 février 1971 a été signé le traité intergouvernemental relatif aux zones humides et à leur utilisation rationnelle.
Un texte qui a progressé depuis, tant sur sa dénomination que sur son contenu. En effet, depuis son entrée en vigueur en 1975, les connaissances sur les zones humides, la compréhension du fonctionnement des leurs systèmes naturels, des systèmes sociaux des communautés qui en vivent, des systèmes politiques de leurs territoires ont considérablement progressé.
Autrefois, pour porter une zone humide sur la «liste» de Ramsar des zones humides d’d’importance internationale, le critère ornithologique était prépondérant. La zone humide candidate devait abriter plus de 1% d’une espèce d’oiseaux d’eau en voie de disparition. Aujourd’hui, ils sont au nombre de 9 et les oiseaux les partagent avec les poissons, d’autres espèces vulnérables et la biogéographie.
Lorsqu’une partie contractante propose l’inscription d’une de ses zones humides sur la «liste Ramsar», cette dernière doit répondre à un certain nombre de ces critères. Sur cette base, la Convention lui attribue alors le label de «zone humide d’importance internationale».
Ce classement, qui est souvent mis en avant, reconnaît la valeur pour l’humanité des ressources exceptionnelles de la zone humide ; mais en aucun cas cela constitue un statut de protection du site. En revanche, la partie contractante qui a obtenu le classement doit prendre les mesures de toutes formes, institutionnelles, juridiques, politiques, organiques, techniques, de formation et d’éducation pour garantir la conservation et l’utilisation rationnelle de la zone humide.
C’estcela, le deal. Pas toujours respecté malheureusement. Les pays se contentent d’obtenir le classement et de le conserver avec des actions ponctuelles et opportunistes lorsqu’ils sont rappelés à leurs engagements. La Convention accompagne les parties contractantes qui sollicitent de l’assistance sur les aspects politiques et organisationnels ou encore pour la formation et l’éducation.
L’Algérie compte, selon des chiffres fournis par la Direction générale des forêts, 2375 zones humides, 2056 naturelles et 319 artificielles comme les lacs de barrages et autres retenues d’eau.
L’Algérie est réputée pour la grande diversité de ses sites qui vont du plan d’eau douce côtier aux gueltas nichées dans le cœur du Hoggar en passant les sebkhas, chotts et oasis et des grottes dans les systèmes karstiques. 50 zones humides sont portées sur la «liste Ramsar», qui totalisent 3 millions d’hectares, soit l’équivalent du domaine forestier national.
Aucun des sites classés n’a pu être mis à l’abri des agressions. Pour la plupart, ce sont des réceptacles d’eaux usées et de déchets des localités avoisinante,s notamment les chotts, sebkhas et dayas. Les plans d’eau douce sont utilisés pour l’irrigation des cultures, en plus de recevoir aussi des eaux usées.
Les premières à être portée sur la liste en 1983, les lacs Tonga et Oubeira dans le Parc national d’El Kala, ont été mis en concession pour 25 ans afin d’y développer des activités de pêche et d’aquaculture. Il y aurait des cahiers des charges comme garde-fous, avalisés par routes les administrations chargées précisément de leur conservation.
Source : http://www.elwatan.com