Algérie – La présence d’odeurs de mazout dans l’eau du robinet à travers pratiquement 15 communes d’Alger aura révélé que le pipeline qui court depuis Baraki sur près d’une cinquantaine de kilomètres jusqu’au dépôt régional de la Chiffa (Blida) a été réalisé dans les années 70 près d’une conduite d’eau potable qui date des années quarante.
Le ministre des Ressources en eau Abdelmalek Sellal, s’exprimant autour du problème de contamination de l’eau potable dans la capitale tout en insistant à dire que la fuite a été vite réparée, a déclaré hier au Quotidien d’Oran, que son ministère se projette bien au-delà des solutions ponctuelles.
En effet, le ministre devait revenir sur le non-respect des normes comme cela a été précisément le cas lors de la réalisation du pipe Baraki-Chiffa, dans les années 70, pour souligner la nécessité de discipliner les réseaux souterrains.
En ce sens, Sellal fera référence à la loi sur l’environnement mais surtout au strict respect des normes administratives et techniques pour lutter contre toute forme de pollution.
«Ce n’est pas le premier incident sur ce pipeline», dira-t-il pour expliquer que suite à un incident du même genre, survenu en 1997, des travaux de déviation de ce pipe ont été engagés par Naftal depuis deux ans.
Selon le même responsable, ces travaux sont achevés à 80%. Cependant, devait-il ajouter, ces derniers sont bloqués depuis près de 4 mois. Et de révéler que le problème se pose toujours au niveau de la localité de Sidi Moussa. Et pour cause, des habitants de cette localité ont refusé le passage du nouveau pipeline à travers leurs propriétés.
«Le ministère de l’énergie et des mines est en train de déployer beaucoup d’efforts pour décongestionner la situation», explique Sellal. Le ministre reviendra sur l’action menée actuellement pour mettre fin à l’anarchie qui a caractérisé jusqu’ici les différents réseaux souterrains qu’ils relèvent du gaz, de l’eau potable ou encore de l’évacuation des eaux usées.
Dans cette veine, il évoquera la cartographie ou plus simplement le plan de toutes les conduites souterraines de la capitale. Non sans indiquer qu’il y a 3.200 kilomètres de réseau d’eau potable à Alger.
Pour signifier que le risque est partout. Sellal indiquera que la cartographie d’Alger est déjà réalisée, alors que celles de Constantine et Oran sont en cours d’achèvement. Il s’agit, insistera-t-il, d’une remise à niveau.
C’est d’ailleurs dans cette perspective que le ministère des Ressources en eau a lancé la gestion déléguée des réseaux d’eau pour les villes d’Alger, Oran, Constantine et Annaba. Pour Alger, cette gestion déléguée est déjà effective. Et avant la fin de l’année, il en sera de même pour les réseaux d’Oran, Constantine et Annaba.
Concernant la conduite contaminée, pour rappel, celle-ci a été isolée et il a été fait appel aux ressources du barrage de Keddara pour remplacer les 50.000 mètres cubes par jour qui venaient d’El-Harrach.
A l’origine de cette contamination par le mazout, une fuite dans les canalisations de Naftal au niveau de la prise d’eau d’El-Harrach. Cette dernière est alimentée par les forages de Baraki qui approvisionnent Bachdjarah, Hussein Dey, Megharia, El-Biar, Hydra, Benaknoun, Bir Mourad Raïs, Kouba, Birkhadem, Gué de Constantine et une partie d’Alger-centre.
Par Mohamed Salah Boureni – Quotidien d’Oran